E.Hopper, Le Phare , 1937

E.Hopper, Le Phare , 1937

vendredi 5 juin 2020

Critique de « Rire voix-beaux moments » de Dukki Kim (2017)

Les élèves de première Histoire des Arts (spécialité) ont travaillé sur le rôle de l’écrit dans l’accès aux œuvres d’art, en particulier dans le cadre de la modernité. C’est ainsi que nous avons étudié des textes de Félix Fénéon, Jean Paulhan, Wassily Kandinsky, René Magritte et Anish Kapoor. Comme En conclusion de cette séquence, chacun a écrit une critique d’art sur une œuvre de son choix. C’est l’une d’elle que vous vous apprêtez à lire. 



« Rire voix-beaux moments », une œuvre coréenne de 2017, dont l’artiste Dukki Kim sait transmettre ce qu’est l’exultation. Une scène jamais fastidieuse, toujours en mouvement, guidée par ces lignes blanches. D’où partent-elles ces lignes, et d’où finissent-elles ? Jamais stables, elles courent, elles dansent, forment des chemins, des tunnels, et finissent toujours par se rencontrer, se retrouver, plus unis jamais.  Le mélange du pastel et de la gouache sur cette toile, produit une profusion de couleurs unique. Dukki kim sait faire vibrer chaque élément de la scène par ses graphismes au différent motif, embellissant le paysage. Le contraste qu’opère le jeu des couleurs chaudes et froides, éclairent et assombrissent à la fois l’œuvre, l’animant toujours avec gaité. Les sensations qui montent à l’œil et finissent au cœur sont condensées par les différentes teintes qui se confondent ou s’associent dans le même temps.  La saison représentée est le printemps.                                                                                 
Le bleu domine et fait ressortir la complexité des lignes et des graphismes toujours en harmonies, rendant le paysage énigmatique. Est-il à la fois marin et céleste ? Le bleu est certainement une couleur nostalgique, mais Dukki Kim ébranle son caractère, le transformant en une couleur énergique, célébrant ce le bonheur et la joie de vivre. Le multicolore plonge l’œil dans l’hilarité.                                                                   Un bateau, des poissons, des fleurs. Ces choses si banales qui colorés deviennent divertissantes et apaisantes. Deux cerfs-volants s’évadent dans le ciel, leur fil se perdant dans le décor des arbres et des murs, des maisons traditionnellement coréennes. Elles se superposent les unes sur les autres sans jamais s’écraser. Sur chaque côté, une discrète perspective. Des sourires, des familles, leur corps et leur visage, d’un rose pastel vif.  Le père et le fils en vélo apercevront sans doute les deux cerfs-volants, qui les représentent eux et leur joie. Les oiseaux sur l’arbre rouge berceront ces fleurs, qui jamais ne manquent d’eau. Ces quatre petits poissons ne finiront certainement plus gros que ceux enfermés dans ce bocal en cœur. Ces moments affectifs, ensemble ne changeront pas, car les flèches blanches de l’horloge sont figées et le resteront. Le titre est-il une métaphore ? Les rires sont témoins du bon moment, un message qu’apprivoise Dukki Kim dans son œuvre.

Par A. Quiaba

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